Ah ! Les Salauds


I‘s sont des tin‘, i‘s sont des tas,
Des fils de race et de rastas,
Qui descendent des vieux tableaux,
Ah ! les salauds !

I‘s sont presque tous décorés,
I‘s ont des bonn‘s ball‘s de curés,
On leur-z‘y voit pus les calots,
Ah ! les salauds !

I‘s sont presque tous mal bâtis ;
I‘s ont les abattis, trop p‘tits
Et des bidons comm‘ des ballots,
Ah ! les salauds !

Rapport que tous ces dégoûtants
I‘s pass‘nt leur vie, i‘s pass‘nt leur temps
A s‘empiffrer des bons boulots,
Ah ! les salauds !

Le soir i‘s vont dans des salons,
Pour souffler dans leurs pantalons,
Oùsqu‘ i‘ s envoy‘nt des trémolos,
Ah ! les salauds !

Après i‘s s‘en vont vadrouiller
Picter, pinter, boustifailler,
Et pomper à tous les goulots,
Ah ! les salauds !

Ensuite i‘s vont dans les endroits
Oùsqu‘ i‘ va les ducs et les rois,
Là où qu‘ y a qu‘ les volets d‘ clos,
Ah ! les salauds !

Quand on les rapporte, l‘ matin,
I‘s sent‘nt la vinasse et l‘ crottin
Qu‘i‘s ont bu‘ dans les caboulots,
Ah ! les salauds !

Eh bien ! c‘est tous ces cochons-là
Qui font des magn‘ et du flafla
Et c‘est nous qu‘ i‘s appell‘nt soulauds,
Ah ! les salauds !

I‘s sont des tin‘, i‘s sont des tas,
Des fils de race et de rastas,
Qui descendent des vieux tableaux,
Ah ! les salauds !.